
Comme si le temps lui était
compté, elle s’était lancée dans une quête effrénée de création, de recherche
et d’analyse pour dépasser l’existant et toujours repousser les limites. Sa dernière expérience en date l’a
conduite au cirque. Quand on y fait du tango, attraper la jambe de sa
partenaire pour l’acrobate est plus qu’une simple question d’émotion, c’est une
affaire de vie ou de mort !
« Le Parisien étant
socialement fainéant, afin de ne pas avoir à gérer des relations avec un grand
nombre de personnes, il se fixe lui-même des limites en ne fréquentant que
certains lieux où l’on retrouve toujours les mêmes. Ce faisant, il se berce
dans l’illusion que le tout-Paris se limite à la seule assemblée dont il fait
partie, ce qui est bien évidemment faux. »
Lucia innove, Lucia ose,
Lucia inspire les autres. Son mouvement est félin, vif et précis. Elle n’a
aucun effort à faire pour trouver des contrats, elle est très sollicitée.
L’Europe, les Etats-Unis, l’Australie, l’Argentine… elle écume les pays et
continents et les continents ne peuvent la contenir.
Elle a beaucoup réfléchi à
la manière de transmettre son art en allant jusqu’à élargir ses horizons à
d’autres disciplines artistiques pour tenter de trouver ce qui peut exister en
commun. Elle a travaillé méticuleusement à la façon aussi de mettre en scène
son corps avec la sensation particulière de communiquer à travers lui.
« Le Parisien a le
choix, le Parisien a tout sur un plateau d’argent, le Parisien ne sait plus où
donner de la tête, il ne sait plus profiter de la chance qu’il a d’être à
Paris. Il n’a plus de décision autonome et ses choix semblent déterminés par
celui du réseau dans lequel il se trouve »
Lucia Mazer a donné des
stages à Bahia Blanca le 22 mars et le 12 avril. La nouvelle n’est pas passée
inaperçue. Pire, elle a tout simplement été zappée, boudée, ignorée, snobée.
Pourquoi ? Peut-être
parce que nous estimons qu’il est normal qu’en tant que Parisiens, nous ayons
accès à ce qu’il y a de mieux, que Paris étant un lieu de passage obligé de
mæstros, nous ayons donc la possibilité de prendre le train en marche n’importe
quand. Encore une illusion dont nous nous berçons. Ce sont les danseurs
Parisiens qui ont à perdre et qui perdent de la paupérisation de l’accès à
l’enseignement des danseurs de haut niveau. Ceux-là, ils iront voir ailleurs et
c’est d’ailleurs exactement ce qu’ils ont commencé à faire.
Stéphane Koch
Pour plus d’infos http://milongabahiablanca.blogspot.com/